Abstract
| - « Appropriation » est devenu un terme courant dans les écrits sur la musique, il désigne en général toutes sortes de copies, d’emprunts ou de recyclages qui aboutissent à constituer une pièce musicale en utilisant des éléments préexistants. Omniprésente dans la pratique des compositeurs de musique écrite européenne, elle apparaît comme l’un des mécanismes essentiels de l’élaboration des musiques dites « actuelles » (rap, techno, « musiques du monde ») mais se rencontre également dans bien d’autres genres. L’universalité de l’appropriation incite à aller au-delà du constat de son utilisation pour étudier plus précisément les procédures qui la gouvernent, les significations qu’elle revêt et les implications qu’elle peut entraîner pour, enfin, s’interroger sur les rapports qu’elle entretient avec la création. Dans le cadre de rapports de pouvoirs et d’inégalité, qui ont été traduits dans un droit occidentalocentriste, l’appropriation apparaît aux deux bouts de la chaîne de créativité et révèle des dimensions méconnues des relations de pouvoir.
- “ ?Appropriation” is now ubiquitous in writings about music. It encapsulates all kinds of copies, borrowing and reuses of pre-existing material which contribute to the elaboration of a musical piece. Widely used by Western composers, it is an indispensable tool for musicians operating in the fields of techno, rap, and “world music”, but can also be found in many other genres of music. The universality of appropriation demands that its analysis be extended to the study of the ways it proceeds, the significations it is endowed with, and their implications, in order to grasp more clearly the relationship it entertains with creation. Within a framework of power relationships and inequalities, which transpire in Western centred legal texts, appropriation can be located at the beginning and at the end of musical creative processes and reveals unsuspected dimensions of power relationships.?
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